Jean Isidore, un prêtre camerounais dans la paroisse

pendant l’été 2018

Né au Cameroun il y a 32 ans, Jean Isidore Nkondog est en France pour suivre une formation de trois ans à Paris, une formation d’exégèse biblique qui lui permettra de former des prêtres dans son pays natal. Les évêques de France profitent de leur présence pour leur demander de remplacer les prêtres d’ici pendant les congés d’été. A noter que Jean Isidore fait partie de la Compagnie des prêtres de Saint Sulpice créée en 1645 à Paris. ( Ces prêtres n’ont pas prononcé de voeux.)

En dehors de sa mission dans l’Eglise, Jean Isidore a créée au Cameroun une association laïque pour réveiller et instruire la jeunesse. " La jeunesse de mon pays dort. Elle ne peut plus rêver dans un pays aux apparences démocratiques. Hélas, le président du Cameroun dirige le pays depuis 35 ans. Je n’ai connu que lui au pouvoir donc. Dans les villages, on ne mange qu’une fois par jour. En ville, c’est un peu mieux." explique le prêtre africain.

Par ailleurs, Jean Isidore a rencontré un compatriote à Paris. Celui-ci vivait dans la rue. " Il a déboursé 3000 € pour venir en France. Et maintenant, il déchante. Dans les médias du Cameroun et sur les réseaux sociaux, ses compatriotes répandent eux-mêmes l’idée que la France est un eldorado pour tous. Malgré les avertissements de quelques-uns, des jeunes persévèrent dans leurs illusions." fait comprendre notre prêtre qui a l’intention de faire un livre sur ce sujet.

Mon combat aujourd’hui se trouve dans l’encadrement et l’éducation de la jeunesse. De pouvoir permettre aux enfants de nos village d’avoir accès à l’éducation. C’est la seule chance pour eux de rêver. Beaucoup d’enfants, dans les villages n’ont pas accès à l’éducation. Pourtant, avec moins de 50 euros, on peut payer l’école d’un enfant chez nous et même lui trouver des fournitures. Comment peuvent-ils rêver et espérer un avenir meilleur ? Ma plus grande peine est celle de ces enfants qui vous regardent sans que vous y trouviez la trace du sourire et la possibilité d’un avenir. Avec quelques prêtres et quelques jeunes, nous avons décidé de faire quelque chose. L’Afrique des villages a besoin d’un souffle nouveau.

Aujourd’hui, beaucoup de jeunes risquent leur vie dans l’immigration, parce qu’ils pensent que c’est la seule chance pour eux de rêver.
Pourtant, ils sont vite désillusionnés quand ils arrivent en Occident. Ils sont prêts à tout parce qu’ils cherchent à manger et veulent aider leur famille. Aujourd’hui, il est difficile de les arrêter, mais nous devons créer un autre leadership, en éduquant les plus jeunes. L’avenir de nos pays se trouve dans la jeunesse qui sera capable de renverser les systèmes dictatoriaux dans plusieurs de nos pays et permettront la véritable émergence.