4e dimanche du Carême
Le malheur qui accable l’aveugle-né donne l’occasion à Jésus de manifester la gloire de Dieu. Cela seul lui importe : guérir non pas enfoncer dans la culpabilité. Donner l’espérance et la vie, rétablir la confiance. Confiance en soi, confiance en Dieu. Il ouvre les yeux, il ouvre l’avenir. De la cécité la plus totale cet homme accède à la vision claire, puis à la confiance qui illumine les yeux du cœur. C’est un pèlerinage de la foi. Guéri par l’homme qui lui a dit d’aller se laver, il en vient peu à peu à connaître le Fils de Dieu. Il a pu cheminer vers cette Lumière parce qu’il se sait manquant, handicapé. Tout se met en branle à partir de là. Ce cheminement est à l’image de celui de tous les catéchumènes en ce temps de carême. Dans cette circonstance déstabilisante de confinement pour tous ils cheminent malgré tout dans la foi vers le baptême. L’aveugle-né les guide vers la foi.
Ce temps de carême nous est aussi donné à tous pour recevoir de nouveau la lumière de L’Évangile. Elle nous éclaire là où l’obscurité nous aveugle. Car tous nous sommes aveugles. La cécité nous est intérieure : tant de personnes en effet se sentent mal, ne savent pas dans quelle direction s’engager ou pensent avoir raté leur vie…, Aveugles nous le sommes dans notre manière de vivre, dans notre train de vie. Nous le sommes aussi par notre participation à une société qui abîme la terre, qui en gaspille l’énergie...
Alors, et dans la perspective des différents appels au partage pendant ce temps de carême, faisons nôtre cette prière : "Fais, Seigneur Jésus, que je vois. Je ne sais pas comment faire, mais avec ta grâce, aidé par mes frères et sœurs en Eglise, je te le demande. Fais-moi reconnaître que tout ce que j’ai, je l’ai reçu de toi, non pas pour moi tout seul, mais afin que personne ne manque du nécessaire. Permets qu’à l’exemple des premiers chrétiens, de François d’Assise et de Charles de Foucauld, je ne considère plus jamais que ce que je possède m’appartienne. Fais-moi un cœur qui ne partage pas du bout des lèvres, mais en vérité et à la hauteur du besoin de mes frères et de mes sœurs. Alors, avec Marie, Ta douce mère, je pourrai chanter à jamais les merveilles de ce Père qui vient et renverse les puissants de leur trône, qui renvoie les riches les mains vides, qui élève les humbles et comble de bien les affamés. »
« Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur » ni nos mains…pour le partage.
P. Maurice SANOU